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Anatomie de l'Œil : vitré et milieux transparents



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Introduction


C’est un tissu conjonctif spécialisé qui est le support des tissus intra-oculaires. Il constitue les 4/5 du volume oculaire. Il intervient dans le maintien de la pression intra-oculaire. Il est :
  • Le site d’échanges importants avec les structures avoisinantes ;
  • D’une grande richesse en eau (99 %) et transparent ;
  • Avasculaire dès la naissance.

Les étapes du développement


Le développement prénatal


  • C’est un vitré primitif acellulaire fait de fibrilles. Il est riche en vaisseaux provenant de l’artère hyaloïde.
  • On constate la formation du vitré à partir de la 6e semaine. Il est fait de fibres de collagène, avasculaires qui remplissent l’espace vitréen. Persistance du vitré primitif.
  • On constate l’invasion du vitré par les hyalocytes au 7e mois provenant du système vasculaire hyaloïdien.
  • La régression du système vasculaire hyaloïdien. À la naissance, seul persiste le canal de Cloquet, reliquat de l’artère hyaloïde étendu de la papille à la capsule postérieure du cristallin.

Le développement post-natal


  • Le vitré est avasculaire ;
  • Le vitré central devient fluide tandis que la zone prérétinienne reste dense en structure ;
  • L’apparition des tractus vitréens ;
  • La destruction des structures par liquéfaction et par dégénérescence des fibrilles.

Anatomie


Les zones, les lacunes et les tractus


Il existe 3 parties (figures n° 1, 2 & 3) :
  • Les zones
    Elles naissent au niveau de la papille et s’élargissent en avant en forme d’entonnoir :
    • La zone prérétinienne
      Elle s’étend de la papille à l’ora serrata. Elle est dense et correspond au cortex vitréen postérieur.
    • La zone intermédiaire
      Elle répond en dehors au corps ciliaire et à la chambre postérieure. Elle est pauvre en structure et semi-liquide.
    • La zone rétrolentale
      Elle répond à la capsule postérieure du cristallin. Elle est pauvre en structure.

  • Les tractus
    C’est un système de membranulles, de grande résistance mécanique, qui appartiennent au vitré central semi-liquide.
  • Les lacunes
    C’est une région de basse densité.

Membrane hyaloïde antérieure


  • Elle recouvre la partie antérieure du corps vitré. Elle se termine au milieu de la pars plana de part et d’autre de la ligne blanche antérieure (limite antérieure de la base du vitré) ;
  • 2 portions : rétrolentale centrale et épiciliaire (périphérique) ;
  • Elle est fixée par des fibres zonulaires : le ligament rétrolental, le li­gament coronaire (1/3 postérieur des procès ciliaires) et le ligament médian (milieu de la pars plana).

Vitré central


Il est semi-fluide. Il contient les tractus vitréens rétrolentaux, coronaire, médian et prérétinien (périphérique).

Cortex vitréen postérieur


C’est la partie du vitré en rapport avec la rétine. Il va de la papille à l’ora serrata. Il est limité en dedans par le tractus prérétinien qui est une zone dense formée de trames fibrillaires. Il contient des lacunes.

Étude microscopique


Le vitré est constitué d’une trame collagène et d’une phase liquide riche en acide hyaluronique et en cellules.

Les fibres


Elles confèrent au vitré sa propriété de plasticité. Ce sont des fibrilles biréfringentes à structure orientée.

Substance fondamentale


Elle est principalement constituée d’acides hyaluronique (glycoprotéines), mais également de protéines sanguines (albumine, globulines), de glycosaminoglycanes, d’ester sulfurique et d’acide sialique.

Trame vitréenne


Elle est due à l’interaction entre molécules d’acide hyaluronique et fibrilles de collagène. Les fibrilles s’organisent en mailles. L’espace interfibrillaire est occupé par les molécules d’acide hyaluronique de forme sphérique ou en double hélice.

Les cellules du vitré


  • Elles sont essentiellement présentes au niveau du cortex vitréen, entourées de la trame collagène
  • 2 types cellulaires principaux
    • Les fibroblastes (10 % des cellules vitréennes)
      Ils sont situés surtout autour de la papille.
    • Les hyalocytes
      Ils sont situés surtout au niveau de la base du vitré et de l’équateur (producteurs de mucopolysaccharides en particulier d’acide hyaluronique et des précurseurs du collagène).

Rapports


Ils sont d’avant en arrière :

Face postérieure du cristallin


Le vitré rétrolental est limité en avant par la partie centrale de la membrane hyaloïde antérieure.

Fibres zonulaires et pars plana antérieure du corps ciliaire


C’est le vitré cortical prébasal par l’intermédiaire de la partie périphérique de la membrane hyaloïde antérieure. Il répond en avant à la chambre postérieure et à l’humeur aqueuse.

La pars plana et l’ora serrata


C’est la base du vitré, zone riche en cellules (hyalocytes surtout) indissociables de la rétine. Les fibres s’insèrent dans l’épaisseur de celle-ci.

La rétine neurosensorielle et la région papillaire


C’est le cortex vitréen rétrobasal par l’intermédiaire de la membrane hyaloïde postérieure. Le vitré présente à ce niveau des zones d’adhérences paravasculaires (vaisseaux rétiniens), périmaculaires et péripapillaires.

Physiologie


Gel vitréen


Composition


  • L’acide hyaluronique
    Fortement hydraté, Il occupe tout le volume compris entre les mailles du réseau de collagène et ainsi il le stabilise.
  • La forme de la molécule d’AH (acide hyaluronique)
    Elle dépend du degré de polymérisation et de la forme ionique de la solution.
  • La consistance
    • Elle est sous forme de gel surtout en périphérie au niveau du cortex.
    • En phase liquide, il emplit les lacunes et les interstices de la trame. Il contient de l’eau, des électrolytes, des glucides et des protéines solubles en faible quantité dont l’acide hyaluronique.

Caractères physico-chimiques


  • Rigidité
    Elle est liée au réseau de collagène, en particulier au niveau du cortex.
  • La viscoélasticité
    Elle est due à l’étirement réversible du réseau de l’acide hyaluronique.
  • Transmission de la chaleur
    Il existe un gradient de température croissant entre le centre de la cornée et la rétine (-jo) dont la propagation lente se fait grâce au vitré.
  • L’indice de réfraction
    Il est de 1,33 (indice de l’eau). 90 % de la lumière est transmise par le vitré, ceci sans modification avec l’âge (sauf synchisis).

Métabolisme vitréen


Le vitré présente des échanges et des mouvements :

Activité des hyalocytes


Ceux-ci produisent l’acide hyaluronique.

Modalités des échanges entre le vitré et son environnement


  • Les barrières hémato-oculaires
    • En arrière de l’équateur, l’endothélium des vaisseaux rétiniens (barrière hémato-oculaire interne),
    • En avant de l’équateur, l’épithélium pigmenté puis ciliaire (barrière hémato-oculaire externe), elles assurent l’exclusion des grandes molécules du vitré et sa transparence.

  • Le cortex
    Filtre moléculaire par son double réseau (il ne laisse passer que les molécules de petite taille : eau, électrolytes, glucides), il règle leur rythme de diffusion.

Courants intravitréens des molécules


  • Les électrolytes
    Les ions Na+ pénètrent par la pars plana et ressortent par la voie de la chambre antérieure. Les ions K+ proviennent de la chambre antérieure ; ils sont pompés par le cristallin et éliminés dans la circulation choroïdienne par la pars plana.
  • Glucides et métabolites
    Le courant de diffusion est lent et antéro-postérieur du corps ciliaire (porte d’entrée) au pôle postérieur.
  • Mouvement d’eau
    La moitié de l’eau du vitré est remplacée toutes les 10 à 15 minutes. Il existe un courant d’eau intravitréen antéro-postérieur du corps ciliaire vers la circulation choroïdienne au pôle postérieur.

Modifications du vitré liées à l’âge


Modification de la base du vitré


Sa limite postérieure recule avec l’âge, parfois jusqu’à l’équateur.

Modification du gel vitréen


C’est la synérèse :
  • Dégénérescence du vitré avec l’âge
    Elle aboutit à une liquéfaction ou synérèse.
  • Symptomatologie
    C’est la perception de mouches volantes ou de mobiles « flottants ».
  • Diagnostic
    Ce sont des lacunes optiquement vides ou contenant de fins débris filamenteux.
  • Évolution
    Elle se fait vers le décollement postérieur du vitré.

Décollement postérieur du vitré rhegmatogène


  • Symptomatologie
    Ce sont de mouches volantes, des photopsies bleutées provoquées souvent­ par les mouvements du globe, de début brutal. À l’examen au verre à 3 miroirs, il existe une cavité optiquement vide en arrière du vitré rétrocristallinien.
  • Mécanisme
    Il est secondaire à la synérèse.
  • Risque rétinien de ce collapsus vitréen
    Il peut produire une déchirure rétinienne et un décollement de rétine rhegmatogène.

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Date de création de la page : avril 2010

Date de dernière révision : octobre 2013